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COMMENT LUTTER CONTRE LES MOUSTIQUES ?

Avec l’invasion ces dernières années par le moustique tigre, espèce principalement diurne, la saison chaude devient sans repos : jour et nuit, nous sommes soumis aux piqûres des femelles moustiques. Ces piqûres causent des démangeaisons, déclenchent des allergies et sont vecteurs de nombreuses maladies. Il est essentiel d’agir contre ce problème de santé publique, mais quelle sont les moyens pour lutter contre les moustiques ? La prévention ? Les produits anti-moustiques ?

Piqûres  de moustiques et maladies

Le moustique véhicule des agents pathogènes ; il est responsable de la transmission de virus et parasites. C’est la femelle du moustique qui prend du sang dans nos organismes. A l’intérieur de ce sang peut exister un virus déjà récupéré sur une autre personne. Le virus, quand il n’est pas digéré, traverse la paroi de l’estomac et se retrouve dans la cavité générale de l’insecte. Puis il se propage un peu partout, notamment dans les glandes salivaires du moustique femelle. Le virus présent dans ces glandes va être libéré dans la salive du moustique lors de la piqûre. Il existe un temps d’incubation entre le moment où le moustique récupère le sang et celui où le virus va se retrouver dans la salive de l’insecte. Plus il fait chaud et plus le temps d’incubation est court.

Comment lutter contre les moustiques pour ne pas se faire piquer comme sur cette photo en gros plan.

Les principales maladies transmises par les moustiques

  • Le chikungunya
  • La dengue
  • Le virus Zika
  • La fièvre du Nil occidental (West Nile virus)
  • La fièvre jaune
  • Le paludisme

La femelle du moustique a besoin de prendre un repas de sang tous les 3 à 5 jours. Lorsqu’elle est infectée par le virus de la Dengue ou du chikungunya par exemple, elle va être contagieuse toute sa vie durant. Ainsi, à chaque fois qu’elle va piquer, elle va émettre du virus et contaminer des personnes. D’où le caractère épidémique rapide de ce type de maladies transportées par les moustiques.

Mesures préventives pour la lutte anti-moustiques

Autour de la maison

Les mesures préventives antimoustiques efficaces consistent surtout à réduire voire supprimer les accumulations d’eau stagnante pouvant abriter des larves (gîtes larvaires) :

  • dans les jardins, supprimez ou videz régulièrement les petits récipients (vases, soucoupes des pots de fleurs) ou remplissez les de sable humide. Retournez aussi les arrosoirs.
  • rangez à l’abri des averses tous les objets pouvant contenir de l’eau (pneus, barils, bâches plastique, jeux d’enfants).
  • couvrez les poubelles.
  • veillez à la bonne évacuation de l’eau de pluie (par exemple, en prévoyant une pente suffisante pour qu’elle ne stagne pas dans les gouttières).
  • Nettoyez les gouttières de votre maison.
  • Couvrez également les réservoirs de récupération d’eau de pluie d’une moustiquaire ou d’un tissu fin, pour les rendre inaccessibles.
  • Si vous possédez des fontaines ou points d’eau décoratifs, placez des poissons qui mangent les larves de moustiques.
  • Enlevez l’eau qui s’accumule sur la toile solaire de votre piscine.
  • Entretenez votre piscine. Lorsque le système de filtration de votre piscine fonctionne, la circulation de l’eau empêche les moustiques de s’y reproduire. (Ne pas laisser une piscine qui n’est pas en fonction avec de l’eau stagnante).

Les moyens de protection individuelle contre les moustiques

Outre la suppression des gîtes larvaires, essentielle pour l’action collective, il est crucial d’adopter des stratégies de protection individuelle. En journée, en particulier à l’aube et au crépuscule, moments où le moustique est le plus actif, le port de vêtements longs et amples constitue une première barrière efficace. L’utilisation de moustiquaires, notamment autour des lits et des poussettes, offre une protection mécanique indispensable pour le sommeil.

Quant aux produits anti-moustiques, privilégiez ceux contenant des principes actifs reconnus, tels que le DEET, l’Icaridine ou le Citriodiol, et appliquez-les correctement sur les parties du corps exposées. Il est cependant important de noter que ces produits ne doivent être utilisés qu’en complément des mesures de prévention environnementales et toujours en respectant les consignes d’utilisation, particulièrement pour les enfants et les femmes enceintes. La combinaison de ces approches renforce considérablement notre bouclier contre les piqûres.

Le Moustique Tigre : Un Nouveau Défi pour le Maroc

L’émergence et la propagation rapide du moustique tigre (Aedes albopictus) constituent une préoccupation majeure pour la santé publique au Maroc comme dans de nombreux pays dans lesquels cette espèce n’était pas présente auparavant. Contrairement aux espèces locales qui piquent principalement au crépuscule et pendant la nuit, le moustique tigre est diurne, signifiant qu’il est actif tout au long de la journée. Cette caractéristique perturbe fortement le confort quotidien durant la saison chaude. Reconnaissable à ses rayures noires et blanches sur le corps et les pattes, ce petit insecte est non seulement une nuisance par la fréquence de ses piqûres, mais surtout un vecteur de transmission de plusieurs virus comme la Dengue, le Chikungunya et Zika. Son adaptation aux environnements urbains, où il se reproduit dans de très petites quantités d’eau stagnante (soucoupes de pots, gouttières, pneus), rend la lutte d’autant plus difficile et nécessite des mesures de protection renforcées.

Conclusion

La prolifération des moustiques et les risques sanitaires qu’elle engendre représentent un défi croissant. Face à la menace de maladies comme la Dengue et le Chikungunya, l’efficacité de la lutte ne repose pas sur une seule solution miracle, mais sur une stratégie globale et coordonnée. Au Maroc, et particulièrement dans les grandes agglomérations comme Casablanca, Rabat, Tanger et Marrakech, où la densité de population et la diversité des environnements (des zones côtières aux centres urbains) sont propices à l’établissement des moustiques, l’enjeu est important.

La mesure la plus simple et la plus efficace reste l’élimination des eaux stagnantes, car un moustique sans eau est un moustique sans descendance. Chacun à son échelle peut prendre des mesures préventives, que ce soit dans les riads de Marrakech, les jardins des villas de Rabat, ou sur les chantiers de Casablanca. Les autorités locales ont également un rôle primordial à jouer, comme cela a été le cas cet été à Casablanca, où le Conseil de la Ville a décider de prendre le problème à bras le corps. C’est uniquement par l’engagement de tous dans une cette démarche préventive adaptée aux spécificités urbaines et climatiques marocaines, que nous pourrons limiter la propagation de ces nuisibles et préserver la santé publique.

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